Photo: Jim Goltz
Mésanges à tête noire à la recherche de concombres sauvages
Le matin du 20 octobre 2020, Anthony Brooks et moi nous sommes arrêtés pour admirer un peuplement exceptionnellement prolifique de concombres sauvages fructifères (Echinocystis lobata) près du début de la route d’évitement de Magaguadavic, juste à l’ouest de Thomaston Corner. Bien que le concombre sauvage, tout comme son parent de jardin domestique, fasse partie de la famille des melons (cucurbitacées) et ait une croissance vineuse, la ressemblance s’arrête là. Les fruits du concombre sauvage sont à peu près ovales, le plus souvent membraneux (plutôt que succulents), couverts d’épines et non comestibles. La plupart des fruits du concombre sauvage à cet endroit du bord de la route s’étaient déjà fendus ( =décortiqués) le long de leur extrémité inférieure (apicale) et avaient perdu leurs graines.

| Concombres sauvages, J. Goltz
En parcourant la colonie à la recherche de fruits intacts à photographier pour comparaison, nous avons remarqué que plusieurs mésanges à tête noire s’intéressaient aussi vivement à ce peuplement de concombres sauvages. Les mésanges volaient vers un fruit et s’accrochaient à l’envers à l’extrémité inférieure, examinant efficacement chacune d’entre elles pour voir si les graines du concombre sauvage étaient encore présentes. Si ce n’étaient pas le cas, elles passaient rapidement au suivant. Si les graines étaient toujours présentes, les mésanges se consacraient à l’extraction des graines, une par une, et s’envolaient vers la branche d’un arbre ou d’un arbuste pour ouvrir le tégument de la graine et en manger le contenu. Les mésanges étaient remarquablement habiles à trouver rapidement les fruits qui contenaient encore des graines, bien plus qu’Anthony et moi.

| Graines de concombres sauvages, J. Goltz
Vous vous demandez peut-être pourquoi j’ai décidé qu’il valait la peine de partager cette observation avec les lecteurs du Naturaliste de N.-B.? La mésange à tête noire, l’oiseau provincial du Nouveau-Brunswick, est une espèce d’oiseau omniprésente, attachante, joyeuse, rustique et débrouillarde que l’on peut trouver dans la province tout au long de l’année. Le concombre sauvage est une plante indigène assez commune et répandue dans la province. On le trouve principalement dans les plaines inondables des lacs, des étangs et des rivières, et il pousse également dans les fossés de bord de route, ainsi qu’en bordure des marécages et autres zones humides.
Depuis près de 60 ans que je suis naturaliste, je n’avais jamais vu des mésanges se livrer à ce comportement. Je n’aurais pas dû être surpris puisque les graines de concombre sauvage sont noires et légèrement plus grosses que les graines de tournesol rayées, et fournissent une quantité substantielle de nourriture pour un petit oiseau. L’une des meilleures récompenses pour un naturaliste est la joie et la surprise de rencontrer quelque chose de complètement inattendu. Pour la plupart d’entre nous, on peut trouver quelque chose de nouveau dans presque toutes les incursions dans la nature si l’on prend le temps de regarder.
— James P. Goltz