Où est l’oiseau?
De: Todd Watts, responsable officiel du dénombrement d’oiseaux dans le cadre des programmes Greenlaw Mountain Hawk Watch et de l’Observatoire d’oiseaux de Pointe Lepreau
**L’article a été préparé pour être inclus dans le Naturaliste du N.-B., vol. 45, numéro 1.**
14 MARS 2019 — Nous sommes tous allés sur le terrain et nous avons tous éprouvé des difficultés à communiquer l’emplacement d’un oiseau aux autres membres de notre groupe. Une communication rapide et efficace constitue une compétence essentielle pour le naturaliste. Nous rencontrons souvent des oiseaux perchés dans un arbre, qui traversent l’horizon, ou qui vont ailleurs, et nous devons décrire aux personnes qui nous entourent l’endroit où l’oiseau se trouve. Pour bon nombre d’entre nous, le défi est de taille.
Petite Nyctale, Anthony Sulpizio
Je vais vous présenter une méthode qui devrait simplifier ce processus. Elle sera axée sur l’utilisation de points de repère, du code des heures, des champs de vision et de la direction du déplacement. Cela pourrait sembler compliqué, mais ce n’est vraiment pas le cas. Avec un peu d’entraînement, on peut guider les autres personnes vers les oiseaux que l’on voit, rapidement et facilement. Dans certains cas, la tâche demeurera compliquée en raison du manque de points de repère, mais dans la majorité des cas, cette méthode vous sera utile. Si vous perfectionnez vos compétences dans ce domaine, vous aiderez les autres à profiter de l’oiseau ou des oiseaux que vous avez vus, vous apporterez votre collaboration aux observations d’oiseaux rares ou peu communs et consignez des données importantes.
La direction du déplacement est souvent la première chose qu’il faut mentionner, en particulier si l’oiseau se déplace très rapidement. Les termes «vers la droite» ou «vers la gauche» sont souvent les moyens les plus simples de décrire le déplacement horizontal (au lieu d’utiliser l’est et l’ouest). Parfois, il faut communiquer le mouvement vertical (oiseaux qui planent). Ensuite, la direction est simplement «vers le haut», «vers le bas» ou «plus haut» ou «plus bas».
L’utilisation de points de repère est également un bon point de départ. Il peut s’agir de n’importe quoi, notamment d’arbres, d’un type de structure quelconque, de nuages, d’autres oiseaux, de l’horizon ou du soleil. Utilisez des points de repère qui se situent aussi loin que l’oiseau, ou plus loin. Les points de repère proches de l’observateur peuvent être utilisés uniquement lorsque les observateurs se trouvent épaule contre épaule, et même à cela, il est préférable d’utiliser des points de référence plus éloignés.
Le code des heures nous permet de communiquer la position de l’oiseau par rapport à un objet fixe. Tout point de repère peut représenter le centre d’une horloge avec une aiguille qui part de son centre. L’aiguille qui représente l’heure pointe vers l’oiseau. Un oiseau qui se trouve directement au-dessus du point de repère serait à douze heures, directement à droite, il serait à trois heures, et ainsi de suite.
On utilise les champs de vision pour décrire la distance par rapport à un point de repère. Cela fait référence à un champ de vision à travers les jumelles ou la lunette d’observation d’une personne (quel que soit l’appareil utilisé). Si l’oiseau se trouve au centre de votre champ de vision et qu’un point de repère se trouve à la limite de ce dernier, alors on peut dire que l’oiseau se trouve à un demi-champ de l’élément (point de repère). Parfois, l’oiseau peut se trouver à un quart de champ d’un point de repère ou à deux champs de celui-ci. Lorsqu’un oiseau est à plus d’un champ complet d’un point de repère notable, les choses se compliquent un peu. L’observateur doit éloigner lentement ses jumelles de l’oiseau et rechercher un point de repère tout en essayant de juger la distance qu’il a parcourue. Rappelez-vous qu’un champ complet représente la largeur de votre champ de vision à travers l’optique que vous utilisez.
Il est très important de communiquer calmement! Une réponse pleine d’excitation lorsque l’on voit un oiseau pourrait l’effrayer ou faire en sorte que les autres personnes bougent rapidement, ce qui pourrait également faire peur à l’oiseau, ou encore détourner l’attention des personnes de quelque chose de plus important.
Si un oiseau était visible sur cette photo, seriez-vous en mesure de décrire rapidement et succinctement comment le trouver?/ Photo: Todd Watts
Exemples et voici quelques scénarios possibles:
- Vous voyez un oiseau qui se déplace de droite à gauche, juste sous la ligne d’horizon. Vous pouvez communiquer l’observation en disant : «Je vois un oiseau qui se déplace vers la gauche juste sous la ligne d’horizon». S’il se rapproche d’un point de repère, vous pouvez également ajouter cette information. «Il se rapproche actuellement d’une maison avec un toit rouge». Ou bien, si vous observez des oiseaux de mer à Pointe Lepreau : «L’oiseau est en train de passer sous l’île Grand Manan». Mentionner le champ de vision peut s’avérer très utile dans ce cas.
2. Vous voyez un oiseau planer au-dessus de l’horizon. Trouvez un point de repère et partez d’ici. Vous pourriez dire quelque chose comme: «Il y a un oiseau à environ deux heures par rapport à la station cellulaire, à un quart de champ vers l’extérieur». S’il se déplace rapidement plus haut, vous pourriez dire: «Il prend rapidement de l’altitude».
3. Vous voyez un oiseau perché haut dans un arbre sur une branche. Vous pourriez dire: «À environ cinq heures, dans la cime de l’arbre».
4. Vous voyez un oiseau perché dans un arbre près de sa base. Peut-être devriez-vous dire: «Oiseau perché à dix heures par rapport à la base du tronc, un champ complet vers l’extérieur».
On pourrait utiliser ici un tas d’exemples différents. J’espère que ceux-ci vous vous auront donner une idée de la manière de décrire l’emplacement d’un oiseau. Rappelez-vous que vous devez mesurer les distances à l’aide des champs de vision, en utilisant le code des heures, des points de repère, la direction du déplacement et tout cela en communiquant calmement.
Vos camarades observateurs vous en remercieront!
Hibou des marais, Louise Nichols