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Une histoire à succès : plus de 1500 livres d’engins fantômes collectés dans la Péninsule acadienne

Par Lauren Stead, gestionnaire de programme

Lorsque nous pensons aux plages, des images de paradis et de détente nous viennent souvent à l’esprit. Cependant, sous la surface se cache une menace croissante qui met en péril la faune et les habitats : les engins de pêche abandonnés. Les filets, lignes et pièges abandonnés, connus sous le nom d’engins fantômes, représentent un grave risque pour l’environnement et ravagent les écosystèmes côtiers et marins dans le monde entier. Notre gestionnaire de programme, Lauren Stead, nous fait part des efforts déployés par Nature NB pour atténuer ce problème.

Le 24 septembre 2022, les régions côtières du Nouveau-Brunswick ont été frappées par l’ouragan Fiona, accompagné de vents violents, de pluie et d’ondes de tempête. L’ouragan Fiona est passé, mais les dommages qu’il a laissés derrière lui ont été de longue durée. Il a notamment entraîné une augmentation du nombre d’engins de pêche abandonnés, perdus ou autrement jetés (ALDFG ou « engins fantômes ») dans la région. Sur un tronçon d’un kilomètre à Chiasson-Office sur l’île de Lamèque, plus de 250 casiers à homard, auparavant rejetés en mer, se sont échoués sur les plages et les dunes, ce qui a eu un impact sur ces habitats et sur la faune qui les habite.

Le pluvier siffleur (Charadrius melodus melodus) est une espèce en péril qui se reproduit sur les plages et les dunes des provinces atlantiques. De nombreux oiseaux de rivage subissent les effets néfastes des engins fantômes, tels que les lignes de pêche, les hameçons et les filets qui s’échouent sur les plages. Ces objets peuvent piéger les oiseaux à la recherche de nourriture. Le pluvier siffleur pourrait être particulièrement menacé en raison de la diminution de ses effectifs due à la perte et à la dégradation de son habitat. En outre, des quantités importantes d’engins fantômes sur les plages, comme ceux trouvés à Chiasson-Office, pourraient dissuader les pluviers de nicher à cet endroit à l’avenir.

Les engins fantômes constituent une menace silencieuse et généralisée pour nos océans, affectant à la fois la vie terrestre et marine, les habitats et les communautés côtières. Représentant environ 10 % des débris marins, les engins fantômes pénètrent dans les océans à raison de 600 000 à 800 000 tonnes métriques par an. Alors que les casiers à homards étaient autrefois fabriqués en bois, nombre d’entre eux sont aujourd’hui en métal recouvert de PVC (chlorure de polyvinyle). Les matériaux naturels comme la manille, autrefois utilisés pour les cordages de pêche, ont été remplacés par des cordages synthétiques en polypropylène, nylon et polyester, appréciés pour leur solidité. Malheureusement, ce passage aux matériaux synthétiques contribue de manière significative à l’afflux de plastiques dans nos océans. Des études récentes ont montré que la dégradation des engins de pêche fantômes représente jusqu’à 70 % du poids de tous les macroplastiques présents dans l’océan, qui finissent par se décomposer en microplastiques.

Pour protéger la santé de ces écosystèmes, il est impératif que nous nous attaquions collectivement à ce problème. En agissant dès maintenant, nous pouvons faire en sorte que nos océans restent des écosystèmes vivants et prospères pour les générations à venir.

Avec l’aide du Fonds pour les engins fantômes du ministère des Pêches et des Océans, l’équipe de Nature NB a mené une campagne éclair sur les engins fantômes dans la Péninsule acadienne.

Notre but était simple : nettoyer les plages et protéger l’habitat essentiel du Pluvier siffleur. Sous un soleil éclatant, l’équipe de Nature NB, accompagnée de bénévoles enthousiastes du Club des naturalistes de la Péninsule acadienne, s’est lancée dans une aventure de deux jours. Nous avons passé au peigne fin les rivages sablonneux, découvrant des casiers à homard abandonnés et des cordes laissées par les marées. Malgré la difficulté de la tâche, notre équipe a travaillé sans relâche pour collecter plus de 100 casiers, soit un total de 1 500 livres de matériel fantôme. Les plages étant désormais un peu plus propres et plus sûres pour la faune, notre équipe a fait ses adieux à la Péninsule acadienne, le cœur rempli de fierté, sachant que nos efforts avaient contribué à préserver la beauté de la côte pour que les générations futures puissent en profiter.

Les individus et les communautés peuvent jouer un rôle crucial dans la réduction de l’impact des engins fantômes. Le nettoyage des plages, les programmes d’éducation et l’élimination responsable des engins de pêche peuvent faire une grande différence. En sensibilisant la population à ce problème, les communautés peuvent encourager des pratiques de pêche durables et promouvoir le sens des responsabilités chez les pêcheurs.

Healthy Coasts NB
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