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Cultivons l’asclépiade incarnate, Chapitre 1 : Introduction aux semis d’hiver pour les papillons monarques

Par Samuel LeGresley, coordonnateur des communications à Nature NB

A hummingbid on Swamp Milkweed
Un colibri sur l’Asclépiade incarnate. Photo: Pierre Janin

Beaucoup de nos plantes indigènes ont besoin d’un peu de soins particuliers pour germer, mais il n’y a rien de trop compliqué si vous avez l’espace et le temps d’expérimenter. Embarquez dans cette aventure de plantation avec Nature NB en commandant vos graines d’asclépiade et en semant avec nous ! Depuis quelques années, Nature NB envoie des paquets de graines d’asclépiade incarnate en échange d’un petit don. Si vous n’avez pas encore les vôtres, il n’est pas trop tard pour les commander et commencer l’aventure !

L’asclépiade incarnate est un excellent moyen d’attirer de nombreux pollinisateurs, dont le papillon monarque, dont la chenille se nourrit de ses feuilles. Le statut d’espèce en voie de disparition attribué récemment au monarque par l’UICN a suscité une grande prise de conscience de cette espèce et de sa situation critique.

L’habitat de ce papillon doit comprendre des plantes du genre des asclépiades (Asclepias sp.). Après une exposition à cette plante pour plusieurs millions d’années, le système digestif du papillon a non seulement développé des enzymes prêtes à digérer le latex toxique de l’asclépiade, mais son comportement consiste également à mordre la feuille à la base, afin d’empêcher l’écoulement de grandes quantités de latex. Cette spécialisation a cependant un coût, car c’est le seul genre de plantes capable de nourrir ses larves.

Les asclépiades indigènes sont l’asclépiade commune (Asclepias syriaca) et l’asclépiade incarnate (Asclepias incarnata). L’asclépiade incarnate est mieux adaptée aux jardins car elle ne se propage pas par des tiges souterraines (rhizomes), contrairement à sa cousine commune. Toutes deux sont originaires de cette région et abritent une multitude d’autres insectes qui s’en nourrissent, ainsi que du nectar pour notre seul colibri (à gorge rubis).

Mais il y a un bémol : comme la floraison de la plante ne dure que pendant les mois très chauds de l’été, des plantes à floraison tardive sont nécessaires pour compléter le régime alimentaire des monarques et leur donner suffisamment de nourriture pour leur migration vers le Mexique.On peut penser aux asters (Symphyotrichum spp., par exemple) et aux verges d’or (Solidago spp.). Cela signifie que nous devons incorporer dans nos jardins des plantes qui fleurissent à plusieurs saisons et laisser des parties de grands terrains comme des prairies non tondues où ces espèces peuvent se développer naturellement. 

Cependant, ces plantes ne sont pas aussi faciles à obtenir dans les pépinières et nécessitent un traitement spécial pour germer. Explorons cela ensemble.

Semis d’hiver 

Cultiver cette plante à partir de graines n’est pas aussi simple que de les répandre sur le sol au printemps. Vous obtiendrez peut-être quelques plantules de cette façon, mais les taux de germination seront dérisoires et il sera plus difficile d’en suivre l’évolution, même si vous le faites à l’automne, où le processus peut se dérouler de façon naturelle. C’est pourquoi, sur les paquets envoyés par Nature NB et préparés par les Maritime Monarch Watchers, nous recommandons une méthode de stratification au réfrigérateur de 6 à 9 semaines, dans laquelle les graines sont placées dans un milieu de culture humide dans un sac en plastique et transplantées dans des pots une fois qu’elles ont germé.

Cette année, nous testons une méthode différente. Pour imiter les cycles de la nature, de nombreuses personnes ont essayé la méthode éprouvée des semis d’hiver, y compris la Grainothèque de fleurs sauvages d’Ottawa, dont la fondatrice a été présentée dans notre dernier blog 5 questions. Continuez à lire pour une série de liens des ressources de la Grainothèque.

Cette méthode a ses avantages, car elle ne nécessite qu’un emplacement extérieur où le soleil est partiel (pas orienté vers le sud) et où les graines peuvent subir toute une gamme de conditions météorologiques (c’est-à-dire pas sous un auvent ou une toiture). Il est également conseillé de placer un grillage au-dessus des récipients afin que les graines ne soient pas volées par les oiseaux ou les rongeurs.

Avec l’arrivée de la neige en décembre et janvier, il est temps de vérifier les prévisions météorologiques de votre région. S’il n’y a pas de pluie ou de périodes chaudes pour la semaine et qu’il s’agit d’une période postérieure à la mi-décembre ou à la fin décembre, il est peut-être temps de commencer les semis d’hiver !

Un moyen de rompre la dormance

Chez les plantes, la dormance signifie, selon l’espèce, que l’enveloppe de la graine est trop épaisse pour que l’embryon puisse se développer, ou que des processus chimiques empêchent l’embryon de se développer. Dans la nature, cela s’explique notamment par le fait que la graine pourrait mourir si elle commençait à pousser juste après être tombée de la plante (source).Quel que soit le type de dormance, nous devons aider les plantes à en sortir. Pour savoir si une plante contenant de grosses graines est vivante ou non, il suffit de la couper à l’aide d’un couteau X-Acto. 

Un test de coupe de l’Asclépiade incarnate démontre l’endosperme blanchâtre.
La machine à rayons X au Centre des semences d’arbre montre les graines d’asclépiade incarnate avec leur endosperme en blanc.

D’autre part, je me suis rendu au Centre national des semences d’arbres à Fredericton pour effectuer un test spécial aux rayons X dans une machine conçue pour un usage médical, mais achetée pour vérifier si les graines ont un endosperme vivant, la partie qui donne la nourriture à l’embryon. Sur cette image, on peut voir un lot de graines d’asclépiade incarnate, prises parmi celles que nous vous envoyons, et elles ont toutes un endosperme blanc ! Cela signifie qu’elles semblent très saines et prêtes à entreprendre le processus de levée de la dormance.

Un test de coupe donnera des résultats similaires en montrant un endosperme blanc, mais il tue la graine. Une façon de gérer ce problème est de prendre un petit échantillon de vos semences indigènes, de les couper et de calculer le pourcentage de graines pleines (c’est-à-dire blanches à l’intérieur) par rapport aux graines vides.

Cultivons l’asclépiade ensemble! Étape 1 : Commandez et semez.

Voici quelques ressources pour vous aider à faire pousser vos plantes.

Nous vous donnerons rendez-vous en janvier, lorsque le personnel de Nature NB aura commencé à cultiver l’asclépiade et d’autres plantes indigènes à l’extérieur ! Envisagez de vous joindre à nous en cultivant chez vous avant ou pendant la prochain chapitre de cette série sur la culture de l’asclépiade incarnate.

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