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Black Scoter on Restigouche River, New Brunswick

29 juillet 2002 – C’est une belle et calme matinée de printemps à Dalhousie, au Nouveau-Brunswick. L’eau calme comme un miroir s’étend à perte de vue, tandis que des rideaux de brouillard roulent doucement le long du littoral rocheux. À travers les brèches dans le brouillard, des oiseaux de toutes sortes s’élèvent au-dessus de l’eau libre: cormorans à aigrettes, hareldes kakawi, grand harles et bien d’autres. Au printemps de chaque année, des milliers d’oiseaux affluent dans l’estuaire de la rivière Ristigouche pour migrer ou s’installer sur les rives de ce coin spectaculaire du Nouveau-Brunswick.

L’estuaire de la rivière Ristigouche est l’une des nombreuses zones importantes pour la conservation des oiseaux (ZICO) de la province. Les ZICO sont des sites désignés scientifiquement qui abritent de grands rassemblements d’espèces d’oiseaux et/ou d’espèces rares et en voie de disparition. On trouve des ZICO partout dans la province, de Grand Manan au cap Dorchester, en passant par l’île Miscou. L’estuaire de la rivière Ristigouche a été la première ZICO désignée au Nouveau-Brunswick, ce qui en fait un élément important de notre histoire naturelle.

Restigouche River, New Brunswick

Alors que notre équipe d’employés de Nature NB et de naturalistes locaux observaient l’eau ce printemps, un visiteur clé manquait à l’appel: la macreuse à bec jaune. Les macreuses à bec jaune sont connues comme visiteur habituels de l’estuaire de la rivière Ristigouche en grand nombre chaque année lors de leur migration printanière et elles ont toujours été observées par milliers. Mais cette année, seuls quelques petits groupes d’individus ont été notés par les ornithologues de la région. Comment cela se fait-il?

C’est une question à laquelle notre personnel et nos bénévoles dévoués ont dû faire face lors des relevés d’oiseaux effectués ce printemps. Où étaient les oiseaux? Pourquoi ne revenaient-ils pas à leur endroit habituel? Se sont-ils déplacés vers un autre endroit? Comment pouvons-nous les retrouver? Aurons-nous la chance de voir à nouveau des macreuses en si grand nombre?

Mais c’est le propre de la nature: elle est fluide, dynamique et en perpétuel changement. La nature ne suit aucune règle – un fait que nous avons dû nous rappeler souvent alors que nous nous efforcions de trouver où les macreuses se cachaient.

Mike Lushington. Restigouche River Estuary, New Brunswick

En collaboration avec Mike Lushington, expert local et ornithologue de longue date, nous avons pu réfléchir à quelques théories.  Mike soupçonne que de nombreuses années de grandes congrégations de macreuses pourraient avoir mis à rude épreuve la nourriture des oiseaux, qui se compose principalement de mollusques et de crustacés. Peut-être les macreuses se sont-elles déplacées plus à l’est ou dans une autre zone de la côte où les ressources alimentaires sont plus abondantes. Cette théorie est devenue notre meilleure hypothèse au fur et à mesure que le printemps avançait et pourrait être soutenue par les observations de macreuses dans la Baie des Chaleurs vers Petit-Rocher.

Toutefois, cette théorie ne reste que cela: une théorie. D’autres recherches sont nécessaires pour comprendre si les macreuses continueront à fréquenter l’estuaire en plus petit nombre, quelles sont les causes de ce changement et où les oiseaux se reposent actuellement. 

Cormorants on the Restigouche River, New Brunswick

À l’avenir, Nature NB, nos clubs de nature et d’autres partenaires s’efforceront de mieux comprendre cette tendance en multipliant les relevés dans la ZICO et les eaux environnantes afin de répondre à la question suivante: où sont passées les macreuses? Avec du temps, du dévouement et de la patience, nous espérons résoudre ce mystère et revoir les macreuses dans leurs grandes volées.

Si vous voulez en savoir plus sur le programme ZICO du Nouveau-Brunswick ou si vous souhaitez participer à notre travail de science citoyenne, veuillez visiter notre page web.

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