Naturaliste du N.-B. en vedette : Voyage à la parcelle d’asclépiade
Le 7 juillet 2021 — Je m’appelle Kenzie et je suis l’une des étudiantes d’été de Nature NB, travaillant aux côtés de ma collègue Dani comme éducatrice en nature. Une partie de notre travail cet été consiste à surveiller les champs naturels d’asclépiade afin de trouver des preuves du développement et de la nidification du papillon monarque. Nous voulions vous faire part de quelques-ues des découvertes faites dans le cadre de ce projet au cours des cinq dernières semaines afin de vous donner un aperçu du processus de surveillance, de vous expliquer pourquoi ce travail est si important et de partager comment aider à protéger cette espèce en péril à l’avenir.
Notre mission, qui consiste à passer notre été à conserver les champs d’asclépiade, découle du fait de l’asclépiade est la seule plante sur laquelle les papillons monarques nichent et se nourrissent. Ils migrent même de 4 000 à 5 000 kilomètres au Nouveau-Brunswick chaque printemps pour nicher sur l’asclépiade ici. Malheureusement, la “population de monarques a diminué de plus de 80% au cours des deux dernières décennies” (1). Au fil des ans, Nature NB a commencé à protéger activement les monarques en surveillant les parcelles d’asclépiade, en opposant le fauchage d’asclépiade et en suscitant un soutien par le biais d’événements éducatifs, de programmes et de médias sociaux.
Nous passons l’été sur le terrain chaque semaine dans les régions de Saint Jean, Hampton et Fredericton pour repérer de nouveaux champs, ainsi que pour surveiller continuellement les mêmes champs afin de suivre la croissance des papillons. nous avons passé notre temps à recueillir des données sur les observations des différents stades de vie des monarques (œufs, chrysalides, adultes et chenilles).
Les 3 prochaines photo de gauche à droite : 3e stade, 4e stade, 4e stade
La découverte la plus significative cette année a été l’arrivée précoce des monarques au printemps. Nous avons commencé notre programme de surveillance à la fin du mois de mai et, dès la première semaine de juin, nous voyions déjà plus de 108 œufs en une journée dans la région de Saint Jean.
La découverte a été remarquable, car par rapport aux observations de l’année dernière, les œufs de monarques n’ont pas été observés avant la fin du mois de juillet. Nature NB et de nombreux supporteurs ont été choqués mais ravis de la présence précoce des monarques et de l’excellent état dans lequel ils se présentaient.
Dès le début, nos observations étaient très prometteuses ; nous avons trouvé 174 œufs au total au cours de nos trois premières semaines de surveillance. Cependant, au cours des deux semaines suivantes, nous avons remarqué une forte baisse du nombre d’œufs décollés avec succès. Des 174 œufs initiaux, nous n’avons trouvé que 65 chenilles et encore moins au fil du temps. Cela nous mène à penser qu’il doit y avoir un facteur en jeu qui joue contre les petites larves, que ce soit la prédation d’autres espèves our leur environnement.
De nombreux amateurs d’asclépiade savent que pour réussir la culture de l’asclépiade, il faut un peu d’ombre pour que les plantes atteignent leur taille maximale. Nous avons pu observer ce manque d’ombre en action dans l’un de nos champs cohérents, car l’une de nos parcelles les plus favorables au début s’est lentement appauvrie en œufs de monarques et en larves de chenilles à cause de la chaleur et de l’absence de protection contre le soleil. De plus, cette parcelle contenait un grand nombre d’espèces diverses qui ont été observées sur les plants d’asclépiade ce qui nous a amené à penser que le déclin des monarques pouvait être dû à la prédation.
Les deux premières photos, de gauche à droite : sauterelle et coléoptère de l’asclépiade.
Les deux prochaines photos, de gauche à droite : escargot et araignée
Dans l’ensemble, ces six dernières semaines de surveillance des parcelles d’asclépiade au Nouveau-Brunswick ont été une expérience d’apprentissage fantastique. Grâce à nos découvertes, nous avons beaucoup appris sur l’espèce monarque dans son ensemble, ainsi que sur les conditions dans lesquelles elle doit vivre et maintenir un cycle de vie sain. Pour l’instant, nous n’avons observé que des œufs et des chenilles de monarques et n’avons pas encore trouvé de chrysalides, mais nous continuerons à observer les parcelles chaque semaine pour suivre le développement des papillons. Nous prenons mêmes le relais sur les réseaux sociaux chaque jour où nous surveillons les parcelles, afin de partager nos observations en direct avec ceux qui sont intéressées. Suivez-nous sur l’Instagram de Nature NB pour rester à jour.
L’une des meilleures façons de soutenir les monarques est de s’informer, de planter des plants d’asclépiade dans son jardin et de s’opposer au fauchage des parcelles d’asclépiade. Pour en savoir plus sur la façon de participer à la protection de la population de papillons monarques au Nouveau-Brunswick, Nature NB met à votre disposition de nombreuses ressources et informations.