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Photo: Cardinal rouge, Anthony Sulpizio

Un chronologie du Recensement des oiseaux de Noël au Nouveau-Brunswick et Canada

Le 14 décembre 2020

1900 : Le jour de Noël de l’année 1900 marque le premier jour du Recensement des oiseaux de Noël. La majorité des recensements ont eu lieu en Nouvelle-Angleterre ou un peu plus vers le sud, certains en Californie et en Floride, mais deux des 29 recensements se sont déroulés au Canada. William H. Moore, de Scotch Lake, dans le comté de York, au Nouveau-Brunswick, est sorti de chez lui pour recenser les oiseaux quelques heures avant E. Fannie Jones à Toronto, et est ainsi devenu le premier recenseur d’oiseaux de Noël au Canada. William H. Moore était un écrivain naturaliste et un éducateur pendant plus de 40 ans, mais il n’a jamais participé à un autre Recensement des oiseaux de Noël. Sa maison, autour de laquelle il a fait son recensement, est encore en bon état aujourd’hui et se trouve à proximité du centre du cercle de recensement actuel de Mactaquac.

1901 : Il n’y a eu aucun recensement au Canada.

1902 : Le troisième Recensement des oiseaux de Noël au Canada, et le seul en 1902, a été entrepris par John MacSwain. Il s’est baladé dans Charlottetown pendant trois heures à des températures glaciales, sous un beau ciel bleu et un léger vent, et a signalé « Pas un seul oiseau observé ». Il a fait la remarque suivante : « Les conditions météorologiques précoces et extrêmes au début du mois de décembre semblent avoir poussé tous les oiseaux vers le sud ». Pas étonnant que près de 60 ans se sont écoulés avant qu’il y ait un autre recensement à l’Île-du-Prince-Édouard.

| Photo: Jaseur d’Amérique (Jaseur des cèdres), Brian Stone

1903 à 1923 : Aucun recensement connu au Nouveau-Brunswick pendant cette période. En revanche, dans tout le Canada, et toujours à Toronto, mais également dans des communautés telles que Yorkton, en Saskatchewan, Penticton, en ColombieBritannique, Edmonton, en Alberta, et Brandon, au Manitoba, la longue histoire des Recensements des oiseaux de Noël commençait. Quelques villes en NouvelleÉcosse ont effectué des recensements, et le Québec en a fait également une douzaine.

1924 : Le deuxième Recensement des oiseaux de Noël au Nouveau-Brunswick n’était pas tout à fait conforme au cadre d’un Recensement, mais le Canadian Field-Naturalist l’a jugé suffisamment intéressant pour le publier à la fin d’autres recensements; c’est-à-dire seulement neuf autres cette année, dont six en Ontario et trois en Colombie-Britannique. Le recensement au Nouveau-Brunswick a été effectué par J. S. Lord qui parcourait « 30 milles en voiture et 7 milles en bateau à moteur » pour aller de St. Stephen à Deer Island le 24 décembre et rentrait le 26 décembre. Ces dénombrements n’étaient pas très précis : « Canard noir, plusieurs… Goéland argenté, des centaines… Et Merles, 500 », mais il a vu beaucoup d’oiseaux, notamment quatre espèces de chouettes. James Lord était originaire de Deer Island, mais avait une entreprise d’assurance à St. Stephen. Certaines de ses collections liées à la nature, notamment des œufs d’oiseaux, se trouvent aujourd’hui au Musée du Nouveau-Brunswick.

1925 à 1936 : Le Recensement des oiseaux de Noël a pris doucement de l’ampleur partout au Canada et a atteint le nombre de 21 en 1935. La Nouvelle-Écosse a effectué les deux seuls recensements dans les Maritimes pendant cette décennie, mais à la fin des années 1920, il y avait quatre recensements dans le Nunavut que l’on connaît actuellement.

  • En 1924 et 1925, J. Dewey Soper, dans le cadre d’une expédition de trois ans du Musée national du Canada dans l’Arctique, a effectué des recensements à Pangnirtung Fiord, sur l’île de Baffin. Pour 1924, il a signalé qu’il faisait « 30 degrés en dessous de 0 » et que la lumière était trouble. Il a passé deux heures dehors et a parcouru 8 milles sur des « skees » pour trouver deux Grands Corbeaux. L’année suivante, en 1925, il ne faisait que -24 degrés lorsqu’il a chaussé ses raquettes et a vu trois Corbeaux et deux Lagopèdes alpins.
  • Le jour de Noël de 1927, un certain W. O. Mitchell était de sortie pendant les heures du jour, entre 10 h et 15 h à Baker Lage, a parcouru 12 milles à pied et a trouvé deux Lièvres arctiques et cinq « Lagopèdes ».
  • En 1928, J. Dewey Soper était de retour sur l’île de Baffin dans le cadre d’une expédition de quatre ans durant laquelle il a parcouru 50 000 km et, avec l’aide de la communauté inuite locale, a découvert l’aire de nidification de l’Oie des neiges, ce qui lui a valu par la même occasion une mention dans la publication Believe it or Not de Ripley. Toutefois, pour le recensement de Noël, Henry Voisey (un interprète bien connu de la Compagnie de la Baie d’Hudson) et lui-même, ont couvert 10 milles de l’île Dorset en raquettes et ont observé un Grand Corbeau et les traces d’un Lagopède alpin. Soper a noté ce qui suit : « Au cours de la semaine, les [Inuits] ont signalé la présence d’un Guillemot à miroir (sous-espèce de Mandt) et un Eider à duvet à la limite de dislocation au sud de Cap Dorset », l’une des premières références à ces espèces durant la semaine de recensement.

Photo: Chouette rayée, Carmella Melanson |

1937 : À un certain point, il semble qu’il y avait deux Recensements des oiseaux de Noël au Nouveau-Brunswick en 1937, mais est-ce vrai? Bird-Lore, la publication d’Audubon à l’époque, précise un recensement sur l’île Kent, une île de 200 acres au sud de Grand Manan. Le recensement a été effectué par trois personnes du Bowdoin College dans le Maine, ce qui n’est pas très surprenant, car l’île avait été donnée au collège par la famille Rockefeller une année auparavant. Ils se sont déplacés en bateau de Lubec, dans le Maine, pour faire le recensement et ont observé « de nombreux Mergules nains » lors de leur trajet en bateau et huit Mésanges acadiennes (Mésanges à tête brune aujourd’hui) sur l’île. La base de données d’Audubon mentionne également un recensement en 1937 à Blacks Harbour. Il est moins détaillé et indique seulement qu’il a été effectué par trois personnes. Cependant, il fait état de l’exacte même liste d’espèces et nombre d’espèces que le recensement de l’île Kent. Il semble qu’il n’y ait eu qu’un seul recensement : celui de l’île Kent.

1945 et 1946 : Dr Austin Squires du Musée du Nouveau-Brunswick a effectué des recensements en couvrant une zone située à moins d’un demi-mille du musée de Saint John, et a observé environ un millier d’oiseaux de 7 à 10 espèces différentes, chaque année. Dr Squires s’est probablement bien préparé pour organiser le Recensement des oiseaux de Noël de manière plus étendue au NouveauBrunswick. Il l’a d’ailleurs entrepris quelques années plus tard.

1948 : Deux recensements ont eu lieu en 1948 au Nouveau-Brunswick. Le Lendemain de Noël de 1948, Joan et George Boyer ont marché 30 milles (15 chacun, probablement) autour de Woodstock et ont observé, entre autres, sept « Mésanges à tête brune (acadiennes) ». Le Jour de l’An 1949, Joan et George ont parcouru 35 milles de plus et ont roulé 40 milles de plus en voiture pour couvrir la zone de Sackville pour observer 16 « Mésanges acadiennes » de plus.

Qui étaient Joan et George? Eh bien, George venait de Woodstock et ils rendaient probablement visite à sa famille pour Noël et, comme bon nombre d’entre nous, est parti du souper de Noël avec un recensement d’oiseaux du Lendemain de Noël. Au Nouvel An, ils étaient chez eux à Sackville où George travaillait en tant que biologiste avec le Service fédéral de la faune (le Service canadien de la faune après 1950). George était diplômé en foresterie de l’UNB, mais était dans l’Armée canadienne lors de la Seconde Guerre mondiale. Joan était originaire d’Angleterre et est arrivée au Canada en tant qu’épouse de guerre après la Seconde Guerre mondiale. Ils se sont ensuite installés à Ottawa où George travaillait sur les espèces de sauvagines autour de la baie James. (Merci à Tony Erskine pour ces renseignements biographiques).

1949: À Memramcook, un seul observateur était dehors pendant cinq heures et demi le 2 janvier 1950. Il a observé 500 oiseaux, dont 18 espèces introduite qui n’a pas été observée récemment dans la province, d’après ce que je sais.

Si vous savez qui a effectué ce comptage, veuillez nous le faire savoir à l’adresse news@naturenb.ca !

Photo: Grand hérons, Peter Gadd

1950 : La ville de St John, à Terre-Neuve-etLabrador, a fait son premier Recensement des oiseaux de Noël en 1950. Il fut organisé par la Newfoundland Natural History Society, un an après que Terre-Neuve-etLabrador s’est jointe au Canada.

La deuxième zone de T.-N.-L. à faire l’objet d’un recensement fut Badger, dans le centre de la province. Henrik Deichmann, un Néo-Brunswickois qui travaillait dans une usine à pâte à papier, était le compilateur pour un recensement en 1959. Henrik fut plus tard le naturaliste en chef du Parc national de Fundy et également le deuxième président de Nature NB. Les registres indiquent qu’il avait déjà participé au recensement de Fredericton en 1956, le premier recensement du NouveauBrunswick de l’« ère moderne ».

1952 : Douze membres du club de biologie de l’UNB ont entrepris un recensement de Noël autour de Fredericton.

1956 : Dans le numéro de décembre 1956 de Nature News, Dr. Austin Squires, conservateur du Musée du NouveauBrunswick et éditeur de Nature News, a tenté de rallier des Néo-Brunswickois pour effectuer un recensement d’oiseaux d’une journée dans leurs communautés, en restant dans un diamètre de 15 milles entre le 22 décembre et le 1er janvier. Il disait qu’il y aurait un recensement à Saint John centré sur le musée pour ceux qui s’inscriraient au Musée. Un formulaire de recensement qui « dresse la liste de pratiquement tous les oiseaux que l’on peut observer ici en hiver » était apparemment inclus dans ce numéro, mais semble ne pas exister aujourd’hui. Je me demande combien d’espèces parmi les quelque 130 espèces observées durant la majorité des périodes du Recensement des oiseaux de Noël y étaient inscrites.

Il semble que le nombre de réponses à l’appel d’Austin ait été limité; en effet, le numéro de janvier 1957 de Nature News indique qu’il s’est rendu à Fredericton pour y faire le recensement avec six autres observateurs. Il n’y a aucun rapport du recensement de Saint John dont il a fait la publicité. Toutefois, le Canadian FieldNaturalist a publié un recensement de Riverview Heights. Le Nouveau-Brunswick a organisé et consigné au moins deux recensements en 1956, mais n’a jamais eu moins de recensements que cette année-là.

Photo: Mésange à tête noire, Shitangshu-Roy |

1957 à 1969 : Le nombre de recensements dans la province a augmenté lentement durant les années 1960. En date de 1969, 23 zones de recensement différentes avaient fait l’objet d’un relevé, mais pas plus de 16 dans une année donnée. Fredericton se remettait peut-être de l’euphorie d’avoir été la première ville à faire un recensement dans l’ère moderne et n’en a pas fait en 1957, mais elle n’a pas manqué une seule année depuis. Saint John et Moncton sont les deux autres zones de recensement qui ont effectué des recensements continus depuis 1957. D’autres recensements au début des années 1960 présentaient principalement une forme d’arc de Woodstock à Sackville, mais Bathurst avait effectué un recensement pendant trois années. Lamèque et Grand Manan, les régions au nord-est et au sud-ouest du Nouveau-Brunswick, ont commencé leur participation à long terme au Recensement des oiseaux de Noël au début des années 1960. La couverture dans toute la province augmentait.

1969 à 2019 : Nature News, une publication du Musée du Nouveau-Brunswick, est devenue le Naturaliste du N.-B. en 1969 et a poursuivi le projet de Dr Austin Squires qui consistait à publier un résumé provincial des Recensements des oiseaux de Noël, chaque année. En 1999, le NouveauBrunswick avait effectué en moyenne 45 recensements par an pendant 10 ans et, à l’instar du centre, la province était plutôt bien couverte. Même si les recensements à long terme sont parfois interrompus ou même s’il manque une année, de nouveaux émergent et nous demeurons stables à environ 50 recensements par an.

— Donald MacPhail

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