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Recensement de Garrots d’Islande 2019-2020

De Janet Doucet, Roger Leblanc, Mike Lushington et Donald MacPhail

17 JUILLET 2020 — Au cours de l’hiver 2019-2020, de nombreux bénévoles, encadrés par Nature NB, ont encore une fois, arpenté la province à la recherche de Garrots d’Islande. La démarche s’inscrivait dans un projet de relevés effectués généralement trois fois par hiver, au cours de trois des quatre dernières années.

Le Garrot d’Islande est le «cousin» moins commun de notre Garrot à œil d’or, qui peut tout de même être présent ici localement en groupes d’une centaine ou plus d’individus en hiver. Ils arrivent au Nouveau-Brunswick vers la fin octobre ou au début novembre. En début d’hiver, de grands groupes peuvent être observés dans la région de la baie des Chaleurs. Ils se déplacent ensuite plus à l’est et au sud en nombre significatif lorsqu’ils y sont forcés par l’englacement de leur habitat d’eau libre dans la baie. À la fin de janvier, on retrouve la plupart de nos Garrots d’Islande le long de la côte du détroit de Northumberland au Nouveau-Brunswick où ils restent jusqu’à leur départ, au printemps, vers leurs zones de nidification dans la forêt boréale de la Côte-Nord du Québec et du Labrador.

Une famille de Garrot d’Islande.

Des observateurs de longue date de la région de Dalhousie signalent que très peu de Garrots d’Islande y sont observés au printemps. Ils préfèrent alors apparemment se diriger directement vers le nord plutôt que de faire escale à leur emplacement préféré de la fin de l’automne et du début de l’hiver.

Le premier relevé de Garrot d’Islande de chaque année n’est pas, en fait, un recensement spécifique à l’espèce. Nous utilisons plutôt les données des Recensements des oiseaux de Noël de la province. Les deuxième et troisième relevés sont effectués dans les régions côtières de la province à la fin de janvier et mars.

Comme d’habitude, les chiffres étaient importants dans le nord au début de l’hiver, mais sont tombés à zéro à la fin janvier.

Le deuxième des trois relevés de cette année a dénombré le plus de Garrots d’Islande – 305. Ce chiffre est inférieur au dénombrement le plus élevé de l’an dernier – 455 obtenu à partir des Recensements des oiseaux de Noël de la province de 2018-19. Mais il s’agissait tout de même du deuxième dénombrement le plus élevé depuis le début des relevés. Aucune conclusion particulière ne peuvent être tirées des données sur une période aussi courte, surtout quand on considère que les dénombrements peuvent être très dépendants des conditions météorologiques. Les Garrots ne semblent pas être dérangés par les intempéries, mais les compteurs eux, y sont plus susceptibles!

Reste que quelques regroupements de Garrot d’Islande, hors des sites principaux d’hivernage sont intéressants :

  • Fredericton comptait trois Garrots d’Islande lors de chacun des deux derniers Recensement des oiseaux de Noël et un en 2014. On ne sait pas si le Garrot d’Islande était présent aux autres dates du relevé ou si il persiste dans la région pendant l’hiver.
  • Une population petite mais significative de Garrot d’Islande hiverne dans la lagune des eaux usées de St Stephen et semble y être présente à chaque année. Ce ne semble pas être un groupe d’oiseaux qui se déplace vers cette partie plus chaude du Nouveau-Brunswick lorsqu’il fait froid dans le nord. Il semble plutôt que ce soit un petit groupe distinct qui contourne largement la partie nord de la province. À la mi-novembre, il y avait 6 Garrots d’Islande à St Stephen (en même temps que quelques centaines d’arrivées dans la région de la baie des Chaleur) et le 6 décembre, il y en avait 36 Garrots d’Islande dans la lagune de St Stephen. Pour mettre cela en perspective, seulement 45 Garrots d’Islande ont été observés le long de la côte atlantique entre le Maine et New York lors des Recensements des oiseaux de Noël.
Relevé Garrot d'Islande 2019-20

Cliquez l’image pour agrandir.

Un autre aspect intéressant de la population de Garrot d’Islande hivernant au Nouveau-Brunswick est qu’il n’y avait en comparaison qu’un totale de 309 pour l’ensemble des Recensements d’oiseaux de Noël au Québec et neuf pour ceux de l’Ontario. Les données semblent donc suggérer que pour le Garrot d’Islande le Nouveau-Brunswick est une composante importante pour ce canard de mer (et de lagune d’eaux usées) attrayant et peu commun.

Des archives

L’un des co-auteurs de cet article, Mike Lushington, a également écrit sur le Garrot d’Islande pour Naturaliste du N.-B. en 1995. Découvrez cet article ! (En anglais seulement.)

Lushington Article 1995

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