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Protéger le filet de sécurité de la nature

Protéger le filet de sécurité de la nature

Des Forêts et des océans résilients

-Roberta Clowater

19 JUIN 2018 — Les changements climatiques nous obligent à faire face à un degré d’incertitude et d’imprévisibilité qui n’est pas facile à accepter. Lorsque nous gérons les ressources naturelles ou conservons forêts, rivières ou océans, la performance antérieure ne permet plus de prédire la performance future. Nous allons consacrer beaucoup plus d’argent et d’effort pour essayer de remplacer les écoservices que nous tenons actuellement pour acquis, comme l’effet rafraîchissant des espaces verts et des plans d’eau, la protection naturelle contre les inondations et l’érosion offerte par les forêts et les terres humides, ainsi que la filtration naturelle de l’eau par les aires naturelles. Les aires naturelles qui demeurent intactes au Nouveau-Brunswick sont de moins en moins grandes et de plus en plus éloignées les unes des autres, et ce en raison de l’activité industrielle à grande échelle et de l’aménagement fragmentaire à petite échelle. Nous n’avons pas de système adéquat d’aires protégées, ce qui affaiblit le filet de sécurité écologique dont nous avons besoin pour être résilients face aux répercussions des changements climatiques.

Solutions pour les terres et les eaux de la Couronne du Nouveau-Brunswick

Les écosystèmes fonctionnels qui jouissent d’une gamme complète d’espèces indigènes pourront probablement mieux réagir aux changements climatiques et évoluer en parallèle avec ceux-ci que les écosystèmes stresses dont les populations se sont amenuisées. La première étape menant à la resilience consiste à conserver de grandes étendues d’aires naturelles intactes et relativement inaltérées à l’intérieur de zones protégées en permanence. Une telle mesure nous permettra d’assurer la diversité d’habitats suffisamment grands pour conserver leur intégrité écologique. Les zones protégées qui sont reliées à d’autres habitats convenablement conservés fourniront le type de filet de sécurité écologique nécessaire pour que les forêts, les rivières et les océans réagissent avec résilience aux changements climatiques

Le Nouveau-Brunswick devra établir une nouvelle cible et de nouvelles échéances pour l’établissement de zones protégées, ce que les autres provinces ont déjà fait. SNAP Nouveau-Brunswick recommande que nous essayions au moins d’atteindre la moyenne nationale de 10 % du territoire situé dans des zones jouissant d’une protection officielle permanente (à l’heure actuelle, 4,7 % du territoire est protégé). La deuxième étape à franchir est celle de la gestion de nos forêts de la Couronne de sorte à en maintenir la diversité et la résilience. Nous devrons établir de nouveaux règlements pour la conservation des forêts anciennes, des forêts ayant plusieurs couverts et sousétages et des cycles naturels d’abondance et de distribution des espèces indigènes. Il est fort probable que ces mesures créeront des forêts résilientes face aux maladies et aux parasites, nouveaux ou plus nombreux, aux sécheresses, aux inondations et aux incendies. La méthode de gestion forestière actuelle ne tient pas compte de cet élément de préparation aux changements climatiques. Nous risquons donc de traverser une longue période de transition au cours de laquelle les forêts pourraient disparaître en partie ou être très peu productives. Le gouvernement devrait apporter des modifications à sa stratégie de gestion des forêts de la Couronne afin d’y intégrer ces objectifs. Comme troisième étape, il faudra planifier et gérer toutes les utilisations des terres et des eaux de la Couronne en prenant en considération les impacts combinés des changements climatiques, de l’exploitation forestière, du retrait de biomasse, de l’exploitation minière, du développement de l’énergie éolienne, de l’aquaculture et de l’agriculture, à défaut de quoi nous risquons d’affaiblir nos zones naturelles au moment où il faut plutôt en renforcer la résilience.

Solutions pour les parcs provinciaux et les aires protégées

Nous devons élaborer des plans de gestion pour tous les parcs et toutes les aires protégées de la province afin d’en maintenir l’intégrité écologique et d’en freiner l’aménagement futur. Les rares parcs et aires protégées dont nous disposons renferment certains des seuls lieux dans la province où les processus naturels sont relativement intacts. Ils fournissent les zones de base nécessaires à la conservation de la biodiversité à long terme dans l’ensemble de la province. Récemment, il y a eu plusieurs instances où des aménagements dans des parcs provinciaux ont compromis l’intégrité écologique de ces lieux et en ont ainsi réduit la resilience aux changements climatiques.

Mesure que vous pouvez prendre pour aider

Afin de pouvoir adopter les solutions qui nous aideront à nous adapter aux changements climatiques, nous devrons nous départir des anciens modèles de gestion et d’utilisation des ressources. Il ne suffit pas d’apporter une petite retouche aux mécanismes actuels de gestion des terres et des ressources en espérant tenir le rythme des changements qui nous entourent. Pour que nos gouvernements assument un rôle de chef de file et prennent des décisions qui nous permettront de vivre dans les limites de la nature, nous devons leur accorder le soutien actif d’une masse critique de citoyens.

Information sur l’auteure : Roberta Clowater, Société pour la nature et les parcs du Canada – section du Nouveau-Brunswick, rclowater@cpaws.orgg. http://www.cpaws.org/

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2019-11-22T18:07:52+00:00